Article de presse et lettre de soutien

Zamani Derni, est décédé le 8 février 2000  à la maison d'arrêt de Nantes, officiellment d'un suicide. Une thèse à laquelle sa famille ne croît pas.

selon sa soeur son corps était couvert d'ecchymoses, notament au niveau de la tête , des aisselles, et des chevilles.

Mort au mitard:
La famille contre-attaque

Il devait sortir de prison le 6 mars. Le 8 février, Zamani Derni est retrouvé pendu au bout d'un drap blanc, dans une cellule du quartier disciplinaire de la maison d'arrêt de Nantes. L'autopsie pratiquée 48 heures plus tard conclut au suicide. Une thèse réfutée par sa famille qui réclame une contre autopsie. 

Un juge d'instruction a été saisi à Nantes pour élucider les circonstances de sa mort. Un complément d'énquête est également méné par les services de police sur les faits précédant la mort. Le détenu se trouvait au "mitard" suite à une altercation avec un surveillant, qu'il avait menacé d'un couteau de cantine. Incarcéré à Angers debut janvier, pour une peine de six mois, il avait été transferé le 18 février à Nantes pour raisons disciplinaires. Il devait être libéré en avance au bénéfice d'une grâce. Le jour de sa mort, il avait été vu par trois médecin. La première visite est systèmatique lorsqu'un détenu est transféré au mitard, les deux autres s'expliquent par l'état du détenu, qui présentait selon le parquet"très clairement , de serieux troubles psychiatriques: il devait être hospitalisé". De son côté la famille rejette la thèse du suicide en arguant que le corps de Zamani a été recouvert d'écchymose. Sa soeur Rabha décrit l'état du corps, vu vendredi au dépôt  mortuaire du CHU de Nantes: "sa tête présente des marques de coups, ses aisselles et ses chevilles des traces de contusion, ses hanches sont marquées de gros hématomes, ses genous endommagés, sa jambes gauche écorchée et ses plantes de pieds griffés et piquées à un endroit".

"On n'accuse personne , mais la violence en prison doit cesser. J'ai vu le corps maintenant je veux la vérité", pleure Rabha. Pour ses proches, impossible que Zamani se soit suicidé.

Son frère égrène les arguments:" il sortait dans un mois. Il connaissait le monde carcéral, il avait un fort caractère. Il venait de ses fiancer ". "Je ne crois pas non plus à une bagarre, il n'aurait pas de bleus sous la plante des pieds. Pour moi, il a été frappé à mort et les responsables ont maquillé ça en suicide. Je ne vois pas autre chose", ajoute-t-il.

Le progrès, vendredi 18 février 2000

 

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Collectif de soutien à Fatima Derni Angers - Lyon - Nantes - Strasbourg - Paris - Marseille
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Le 30 septembre 2002

Objet : lettre de soutien à Fatima Derni
adressée au directeur du centre pénitentiaire de Nantes et au Garde des Sceaux


Monsieur le Juge d’Application des Peines
Tribunal de Grande Instance
Quai François Mitterrand
44921 Nantes cedex 9

Il y a deux ans le collectif nantais « Justice pour Zamami » exigeait que la vérité soit faite sur la mort de Zamani Derni, un mois avant sa sortie de prison, à la maison d’arrêt de nantes. Aujourd’hui sa sœur, avec laquelle nous sommes en contact, Fatima Derni, condamnée à une peine de trois mois ferme ne s’est pas présentée, le 19 août 2002, à la maison d’arrêt de Nantes. Elle est prête à purger sa peine mais, après le décès de son frère en prison, elle craint pour sa sécurité lors de son incarcération.

Les signataires de la présente lettre tenons à informer les autorités pénitentiaires que nous soutenons Fatima Derni. Elle se rendra à la prison de Nantes accompagnée par des membres d’associations locales. Et nous nous assurerons que sa détention se passe dans les conditions normales lui garantissant un traitement conforme au droit sans violation de son intégrité psychologique et physique.

Signataires
Geneviève Pons de Droit Devant, Paris
Viviane Lascombe de la Ligue des Droits de l’Homme, Marseille
Yervand Metsikian de la Ligue des Droits de l’Homme, Marseille
Eric Ticozzelli, Militant Sud Ptt, Alsace
Valérie de St Do de la Revue « Cassandre », Paris
Jimmy Gladiator, Editeur, écrivain, enseignant, Paris
Fabien Jobard, Chercheur CNRS, Paris
Jacques Gaillot, Evêque de Parténia
Bertrand Reynald, Réalisateur militant
Janos Borovi, Enseignant en ZEP, adhérant Sud Education 92
Eric Fisher, Enseignant, militant Sud Education, Alsace
Association Mozaïques, Angers
Collectif DiverCité, Lyon
Réseau No Border, Festival permanent Contre les lois racistes, Strasbourg
Mouvement de l’Immigration et des banlieues, Paris
Guillaume Morin
Association Bien Joué, Nantes
Association Ban Public, Paris
Milko Paris de Ban Public
Jérôme Erbin de Ban Public
Charlotte Paradis de Ban Public


 

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